Ce soir, c'est soir de fête. Il le faut. Après ce nouveau départ merdique, faut quelque chose pour se consoler un peu. Je vous fais l'histoire courte : Mon vieux est venu me chercher au poste parce que je me suis fait attraper à acheter de l'herbe comme un débutant please !, ensuite il m'a mis à la porte en me disant qu'il serait temps que je grandisse un peu, de prendre exemple sur ma soeur. Je suis donc allé voir ma mère à Vegas. Tandis qu'on fumait de l'herbe ensemble, elle m'a raconté ce que devenait ma soeur et comment elle était allée à Londres retrouver son millionaire, elle connait bien l'histoire ma mère, une bonne écoute. Je suis resté chez elle un petit moment. C'est une bonne dame. La meilleure. Je vois pas ce que Kat lui reproche. Mais bon, à force de la voir ramener n'importe qui complètement saoule, à son âge c'est pas bon pour son foie vous comprendrez. Et moi de ramener ses prétendants chez leur femme le lendemain. Bah j'ai fini par me lasser et me dire qu'il serait temps que j'aille faire mon propre trou. J'ai donc décidé d'aller visiter ma frangine. Ma mère m'a tendu mon billet d'avion pour Londres en me disant de ne pas oublier de l'inviter au mariage.

J'arrive donc à Londres comme un grand. Première chose : je fonce vers le grand building de Maxim. Je postule à tous les postes libre avec un plan en tête. Je me voyais balancer le nom du fiancé de ma soeur et m'asseoir dans un poste de direction, bien vêtu. Son fiancé, je m'en souviens bien. Un type sympa. On s'entendait plutôt bien. Quelqu'un avec les pieds sur tête, pas du tout snob,  quelqu'un qui connait bien les petits plaisirs de la vie quand celle-ci manque de piquant. Quelqu'un qui sait s'amuser.

Malgré mes attentes, la réalité s'est avérée tout autre. Balancer le nom de Julian Mayers en entrevue m'aura valu des belles moqueries. Personne ne m'a cru. Apparemment, je manquais de traits latino. C'est quoi le rapport ? J'ai quand même réussis à me dégoter quelque chose. Un truc pas trop glorieux. Je travaille comme soutien technique à l'entrepôt/homme de main. Je transporte du stock et des matériaux technique de tous les côtés.

À la fin de la journée je me présente chez ma soeur. Le type qui ouvre la porte bah ..... C'est pas le même. Je comprends maintenant qu'on était tous dans le champs, moi, ma mère, ma soeur. Il est où l'autre ? J'ai fini par piger la connerie. Et bien que le nouveau, Patrick, non, Eric, tente de me faire la conversation, je vous avoue que je le dévisage un peu confus. Il parle et il parle et me raconte tout ''ce que j'ai manqué'' , je finis juste par lui couper la parole.

- Ouais au fait, je peux dormir ici ce soir ?

Aucune objection de sa part. Un grand sourire, un canapé en attendant de vider leur chambre d'amis. On ne se rendra pas là. Ma soeur je l'aime bien mais pas assez pour vivre avec elle. Elle va nous préparer des salades et interdire la fumée secondaire, non merci. Le centre de désintox, c'est fini pour moi.

La nuit venue, je fonce donc en boite. Il le faut. Je dois fêter ce nouveau départ bien décevant. Je demande dans la rue de m'indiquer les boites de nuits dans le coin, la meilleure je dis ! On m'en conseille une. Quand j'arrive, il y a une grosse file d'attente. J'ai attendu malgré la lourdeur de la chose. La file avançait quand même bien. Peu de gens entrait, beaucoup se faisait détourner. Je sais pas pourquoi j'ai pas compris. J'aurais dû tourner les talons. Mais on connais tous ce sentiment, celui où se dit qu'on veut pas avoir attendu pour rien. Arrivé au bout je me confronte à deux types. Une armoire à glace et son acolyte, maigre comme une branche qui prend le temps de bien relooker les invités avant de les laisser entrer. J'ai droit au scan rétinale de la branche qui me refuse. - Il ressemble à quelque chose Ned ? - Non, sa gueule ne me dit rien. C'est juste un type normal

- Évidemment ! Vous laissez entrer que des elfes là-dedans ?

La branche me fait signe avec sa main de faire de l'air. J'entends un rire à côté de moi. Deux filles se tiennent près de l'entrée. L'une d'entre elle avait un teint basané et fumait une cigarette tandis qu'elle discutait avec une petite blonde. L'armoire à glace s'adoucit en les regardant et leur demande. - Vous êtes prêtes à entrer ? - Mouais, je finis ma clope et j'arrive elle regarde son amie un moment, tenant sa cigarette dans les airs et lui lance - Va falloir te trouver quelqu'un pour entrer, tu veux que je m'en occupe ?. Deux femmes passent près d'elles et se disent entre elles - C'est la mannequin qui sortait avec Julian Mayers ! j'hausse les sourcils stupéfait. Merci de me tenir à jour. Je crois que la nouvelle ne lui a pas plu car son visage s'est rougit et qu'elle a hurlé , déjà un peu saoule. - T'as pas entendu ?! C'est fini avec ce connard ! et là elle explose. Et moi, toujours près d'elles, j'admire la scène. Je m'approche un peu d'elles en me disant que ma chance de me rapprocher de mon ancien beau-frère se tenait peut-être là .... ou pas. C'était un terrain glissant de s'adresser à son ex mais je prends le risque. Je m'approche de la blonde, me disant que je risquais de moins me faire crier dessus.

-  Dites, auriez-vous vu des elfes ? Il m'en faut pour pouvoir entrer apparemment.

Ce soir, c'était une soirée de fille ! Enfin, j'avais tellement hâte ! Une semaine de fou, ça n'avait pas de bon sens entre ses deux débiles de codirecteurs renfrognés et ma meilleure amie déprimée! Et tous c'est deadlines à rencontrer. Qui aurait pu croire qu'une collection incluant seulement du noir et du blanc pourrait devenir si compliquer ? Vous savez, j'ai designé des choses en Asie et les gens malgré tout était beaucoup plus simple ! Vous savez que c'est une dictature là-bas ? La seule façon dont ils peuvent réellement s'exprimer, c'est avec la mode ! Donc j'étais rendu au point où j'avais envie de pincer ce nigaud de codirecteur avec ma plus grosse aiguille. Comment il avait bien pu laisser tomber une beauté comme Shanna ? Une femme presque parfaite à mon avis ! Oui, certains défauts, mais on ne peu pas dire que Julian Mayers est une sainte ! Je ne me considère pas comme une sainte, il m'arrive de peter les plombs et de faire des commentaires méchants au nain jardin, mais lui ! Au lui, je l'admirais auparavant, je l'avoue bien sincèrement, mais maintenant, oh non ! Sa classe était disparut comme de la poudre blanche dans le nez de Nick. Shanna en pleurs avait cogné chez moi, ce n'était pas le genre de vue que les meilleures amies veulent voir. À un certain point, j'ai dû me rendre à l'évidence que la seule façon de lui faire passer à autre chose serait une nuit avec un bel homme dans une chambre d'hôtel. Ça rendrait d'autant plus jaloux son ex. J'avais donc fait jouer mes contacts pour trouver un bel homme disponible sexuellement. J'avais de la chance, il y avait un mec qui voulait faire mousser sa réputation. Je l'avais donc convaincue que de passer une soirée folle avec nous l'aiderais à faire parlé de lui. Julian et Shanna n'avaient pas fait part à la terre entière de leur séparation. Je me suis donc dit que ça serait l'idéal pour faire parler les gens ! Et qui peu dire non à une belle palette de chocolat ?

On s'était préparé ensemble, j'avais mis une robe qui n'avait pas été retenues par Suzanne. Tant mieux pour moi, je n'avais pas à me demander si je mettais cela en blanc coquille d'oeuf ou blanc ivoire. Ou encore en noir riche ou en noir très noir. J'avoue avoir choisi la simplicité en prenant un poste chez Maxim. À new-York, c'était fou le plaisir et le luxe que j'ai pu vivre. Avant que vous posiez la question, je vais vous donner la réponse. Oui. Pour garder mes racines et mon inspiration, j'ai exigé d'en avoir une. Et aussi à Londres. Je ne comprends pas les gens qui peuvent vivre sans. Ah, les toilettes avec le banc chauffant et toutes les options inimaginables, si vous n'aviez pas encore compris. Mais maintenant à Londres, je dois dire que ce n'est pas facile. J'ai l'impression de retourner dans une paire de pantoufle qui est passé mode. Au moins, j'ai elle. On peut tout se dire ensemble.

Donc rendu à ce club génial, on attend la musique et j'ai des frissons. Enfin une soirée de célibataire ! J'ai hâte de danser et de boire. On a une table et des bouteilles de réservées. Shanna me dit à ce moment que je dois me trouver quelqu'un. Je hoche dans la tête avec mon plus gros sourire. Je regarde autour et j'entends crier. Bon, qui a mentionné le-nom-qu'il-ne-faut-pas-pronnoncer ? Heureusement, un beau mec blond arrive devant nous pour changer les idées à Shanna. Je lui souris, c'est plus fort que moi. Vous avez vu ces bras et oh, son sourire ?! Et malheureusement, il parle. Pourquoi les beaux mecs ne savent rien dire ? Je ris de façon exagérée en me tournant la tête vers Shanna. Je ne suis pas certaine que c'est approprier.

- Je suis ton elfes si c'est seulement ça qui te manque

Puis, je lui fit mon plus beau clin d'oeil. Je n'ai jamais super bien dragué, mais ça ne m'empêche pas d'essayer.

J'ai un premier contact avec le monde d'en haut. La blonde me sourit. Tandis que je garde mon air sur elle, je remarque malgré moi l'air qu'a son amie basanée à côté d'elle. Elle me toise avec dédain. Je la vois qui me relooke de la tête aux pieds. Je ne suis pas riche et elle semble l'avoir remarqué. Je la vois qui se dirige vers un autre homme. Je ne le connais pas mais la montre large et brillante qu'il tient au poignet me mentionne que lui, il a de l'argent. Elle le ramène près de nous. Je comprends alors que cette fille blonde, c'est ma chance d'entrer dans ce club et de m'amuser et que ce type là avec la montre menaçait largement mes plans. Je me rapproche donc d'elle et empoigne son bras que je glisse délicatement sous le mien à la façon des hommes galants. Juste assez pour montrer à l'autre gars que c'était mon ticket à moi et qu'il allait devoir s'en trouver un autre. Je souris de nouveau à la jeune femme.

- Marché conclu miss l'elfe

Je lance un regard vers l'arrière. L'homme à la montre était juste derrière nous. Il se rapproche de moi. Lui et la fameuse amie me bouscule un peu pour me dépasser. Nous nous dirigeons vers la porte d'entrée à quelques pas seulement lorsque des flash me prennent de court. Un type solo avec son appareil photo se poste à la gauche du duo malfaisant devant nous et se met à les appeler par leur prénom tout en leur lançant des éclats photographiques. Il bourdonne près d'eux comme le ferait une abeille qui courtise ses pétunias. Je capte rapidement le caractère de mon opposant lorsque celui-ci s'énerve contre le photographe. Il lui fait face et se met à l'insulter tout en tendant une main vers lui. La fille basanée continue son chemin. Apparemment, ceux qui restent derrière, restent derrière. Pour ma part j'essaie de contourner la brute à la grosse montre jusqu'à ce qu'il s'en prenne au photographe en lui assénant un coup de poing. Je sursaute sur le coup et de manière défensive, je lève les mains et tente de m'éclipser gentiment. Je pousse faiblement la blonde par la taille histoire de faire pression pour qu'on continue d'avancer comme on faisait si bien avant. On lira le lendemain dans le journal à potin qu'un rappeur novice s'en est prit à un paparazzi.

Or, tandis que nous nous présentons à l'entrée, j'entends deux femmes dans la file crier un nom terminant par A. L'amie basanée les ignore jusqu'au dernier moment où elle leur offre un polie sourire et les salue vaguement avant d'entrer. Devant la porte, je me contente de dire que je suis avec elles et on me laisse entrer. En traversant les portes, l'ambiance change drastiquement. Je prends un léger sourire victorieux d'être parvenu à y entrer. Voilà bien quelque chose que j'ai réussis. Je fais un pas vers la droite, prêt à quitter le groupe lorsque je croise un géant à la peau noire. Les deux femmes se jettent dans ses bras. Il mime un semblant de bise pour chacune d'elle puis me lance un salue de la tête accompagné de sourire. Je le reconnais. C'est l'homme des ressources humaines. Perry, Teddy ... Quelque chose du genre. Il demande à la brune comment ça se passe et celle-ci lui développe un gros monologue concernant ses souffrances intérieures. Je me tourne vers la blonde, un peu ignorant.

- Alors de ce que j'ai compris, vous êtes genre connue ? Un truc dans le genre ?

J'entends une expression perçante se manifester près de moi. La brune me toise la bouche ouverte, ne supportant pas mon ignorance.

Un marché de conclu, il ne sait donc pas qu'avec moi, c'est un arrêt de mort. Je lui souris en me mordant la lèvre du bas à a réplique. La musique qui résonne dans mes oreilles et lui, à mes côtés, je commence réellement à avoir hâte de rentrer. Un mec se pointe pour Shanna, enfin ! On se dirige pour rentrer et le pauvre poussin qui n'est pas habitué au flash. J'essaie de faire mon air le plus crédible en regardant dans la lentille, c'est la seule façon de faire une bonne photo sans avoir l'air d'un poisson mort sur le bord de la rive. Je ris en voyant l'autre mec qui se prend pour un autre avec sa grosse montre qui est une réplique plutôt mauvaise d'un ami designer. Mon mec est plutôt mignon, il me prend par la taille pour m'emmener loin de la bagarre. C'est chou, c'est comme si j'étais sa petite figurine en porcelaine qu'il devait protéger. C'est amusant pour une fois que quelqu'un pense que je suis innocente et qu'il faut me protéger. Comme si je n'avais jamais été celle qui tire un photographe par son appareil pour vérifier qu'un cliché compromettant ait bien été supprimer. Je me tourne vers mon bel inconnu.

- C'est le risque du métier

Dis-je en haussant les épaules. Puis, je lui pointe la table réservée avec de gros sceau remplis de glace et de bouteilles. En apercevant Terry, je m'élance dans ses bras forts. Terry fait les meilleurs câlins, c'est reconnu dans la bâtisse. Terry doit avoir une maîtrise de la vie sur comment calmer n'importe qui. Une parole et il nous fait voir les choses d'une autre façon. Je me tourne vers mon blondinet à sa question. Je me tourne vers Shanna qui arrête son explication avec un air abasourdis et je me mets à rire.

- Quoi ? J'ai raté la chance de pratiquer mon accent australien ?!

Je fais une petite moue. Il n'est pas encore au point, donc je n'ose pas vraiment encore en public. Je suis ma plus dure critique après Shanna. Terry raffole de mes imitations. J'ai fait un compromis avec lui et je n'imite plus les gens avec qui je travaille que des accents, c'est moins insultant à ce qui parait. Je me décide de faire les présentations, je tire mon mystérieux inconnu par la manche vers Terry.

- C'est Terry, le meilleur !

Je me rends compte que je ne connais pas son nom. Donc, je lui souris en attendant qu'il se présente. En espérant qu'il comprendra la gestuel rapidement, mais entre-temps, je me retourne et derrière moi, des coupes de champagne sont apparues comme par magie. Parfait pour éviter d'avoir un sourire crispé pendant qu'il prend le temps de comprendre qu'il devrait se présenter. Sans me soucie à qui appartient la coupe qui se retrouve présentement dans mes mains. J'engloutis le contenue lorsque que j'entends la chanson « Gangsta's Paradise ». Je tire mon nouvel ami vers la piste de danse avec ma main libre, il faut se rendre avant que la chanson finisse. C'est une question de vie ou de mort à ce stade de la chanson.

- J'AIME TROP CETTE CHANSON LÀ ! TOI AUSSI, HEIN ?!

Je me retourne vers mon amie qui clairement ne nous suit pas en lui faisant des signes des bras pour qu'elle comprenne que veux qu'elle vienne avec nous.

- SHAAANNNNAAAA !!!!! SHANNNNNNAAAAAA !!!!!

Je fais signe de laisser tomber à ce stade, elle m'ignore. Elle ne doit pas vouloir être vu en train de danser sur cette chanson. C'est toujours ma garce préférée. J'empoigne le t-shirt du forcené qui me suit pour qu'on se rende plus rapidement sur la piste de danse. Une fille avec une robe noire de l'année passée avec une pile de verre vide avance vers moi. Je lui donne ma coupe, je dois avouer que je lui aie presque lancé dans mon empressement. Considérant la quantité de billet que l'on va dépenser ce soir, je ne me sens pas trop mal pour un verre. C'était surement une employée...

Je suis ébahi. Je regarde mes deux compagnes pour la soirée un peu sceptique à me demander si je les avais déjà vues passer à la télévision quelque part. Mais non. Leur visage ne me dis rien. Faut dire aussi que dans le trou perdu, chez Frank, on a pas le câble ni rien alors, ma culture des gens célèbres est plutôt limité. « C'est le risque du métier » me dit-elle tout naturellement. Décidément, elle était habitué à tout ce glamour, elle baignait dedans juste à la voir agir, c'était évident. Et moi, tout ignorant, je découvrais «les risques du métier» à mes dépends. Puis, suite à son commentaire, elle me pointe une table arborant des sceau et des bouteilles. J'hausse les sourcils abasourdis. Ça fait changement de moi et mes amis qui prenons soins de boire avant d'aller au club parce qu'on est trop pauvre pour se payer l'alcool des bars.

- En tout cas, il n'y a pas que des risques dans votre métier. Mais heum ... Vous faites quoi ?

Il fallait que je demande rendu là. Je peux pas juste me balader avec ces femmes hypothétiquement célèbre sans savoir avec qui je traine. Je me trouve peut-être aux côtés d'actrices pornographiques sans le savoir quoi que, ce ne serait pas du tout un problème. La brune basanée marche vers moi. Bon la revoilà celle-là. Je vous jure, j'ai l'impression de faire affaire à un vautour qui rôde, prêt à me picosser les os. Heureusement que la blonde est là pour détendre l'atmosphère. La brune s'approche de la blonde et lui prend une mèche. « Ce qu'elle fait, c'est ça » Dit-elle en se désignant. Elle tourne un peu sur elle-même prenant quelques pauses tout en passant ses mains sur ses vêtements pour les désigner et les mettre en valeur. Je la regarde peu impressionné. J'hausse les sourcils, mon air typique qui tire la patience de mon père à chaque fois. Elle est quoi ? Entraîneuse privé ? Chirurgienne plastique ? Nutritionniste ? Je regarde la blonde.

- Je suis pas bon au mime.

L'armoire à glace tient contre lui les deux jeunes femmes qui paraissent minuscules à côté de lui. Il les tient délicatement comme si elles étaient deux poussins fragiles. Il les appelle « ses fées » et discute avec elles, caressant leurs cheveux, une main sur leur taille. Ce type les tripote pratiquement et elles ne chignent même pas. C'est quoi son secret ? J'avais un air judgy jusqu'à ce que le trio se retourne finalement vers moi. Je relève le menton d'un coup et expose un petit sourire, l'air de rien. « Terry c'est le meilleur » Le doux colosse pousse un petit gloussement touché par le commentaire de la blonde. « Rebecca darling », je l'ignore presque, je réalise que je viens d'apprendre son prénom. Je tourne la tête vers elle et non vers Terry à qui je devais me présenter.

- Rebecca donc ? Moi c'est Steven lui dis-je en lui tendant la main. Terry semble confus par mon esquive.

La blonde regarde vers l'arrière et se prend un verre au même moment qu'elle englouti d'un coup. Je me redresse. Terry sauve la scène en mettant sa main dans la mienne. Ma paume disparaît complètement dans la sienne, engloutie d'un coup. Je lève les yeux vers lui un peu gêné. Fort heureusement, la nouvellement Rebecca vole à mon secours comme à chaque fois. Elle me tire vers elle jusqu'à la piste de danse. Je la suit sans broncher. J'étais dans son monde à elle, valait mieux faire ce qu'elle dit. Elle m'emmène pour danser. J'étais content, déconner avec elle dans ce club me semblait un bon plan. Je me met devant elle et commence à bouger un peu de gauche à droite. Je la vois rire un peu.

- Quoi ? Ris pas, aide-moi, allez montre-moi

Je tends les mains vers elle pour qu'elle me montre les pas. Je ne sais pas danser, ce n'est pas une honte. Je vous avoue par contre que cette blonde me faisait rire, je me sentais à l'aise, assez pour ne pas avoir honte par mon laque de talents.  Et soudainement, je passais du bon temps. Je remarque la maladresse de Becca quand elle offre son verre à une employé. Je passe outre. Volontaire ou pas, là tout de suite, je pardonnais tout à ces grands yeux bleus sympathiques. Je la rattrape de peur qu'elle n'ait perdue l'équilibre.

- Oooh là, la soirée vient de commencer, on perd déjà l'équilibre ?

Je m'amusais et ce, jusqu'à ce qu'elle commence à faire des gestes et à appeler l'autre. J'en perds mon sourire quand j'entends un cri derrière moi. Je regarde et vois la brune au loin qui répond à l'appel de sa jumelle cosmique. Je suis embêté de la voir se faufiler dans la foule pour nous rejoindre. C'est pas vrai. Faut-elle vraiment qu'elle vienne gâcher l'ambiance celle-là ? Je  m'approche de la blonde pour lui chuchoter :

- J'ai compris, cette fille c'est ton garde du corps c'est ça ? Elle me bute si je fais un truc louche ?

Dis-je à la blague mais le message était subtile. La brune arrive près de nous, près d'elle, entre nous.  Elle sert la blonde contre elle. J'ai jamais compris le trop plein d'amour que les filles ont sans cesse besoin de se témoigner. Ces deux-là étaient proche, ça se voyait de loin. La brune me toise comme pour me faire savoir que cette petite blonde lui appartenait. C'est bon, je l'ai compris dès le début. L'espagnole se trouve déjà entre nous et danse avec la blonde. Je lève le menton embêté. Je regarde ailleurs. Je peux pas. Avec cette garce basanée, je sens que je suis hors zone. Je tourne la tête autours et je croise le regard d'une rousse près de nous. Elle me sourit, je lui renvoie la pareille. Elle s'approche de moi et pose ses poignet autours de ma nuque. Je continue de lui sourire innocemment tandis qu'elle danse un peu avec moi. Pas de brune entre nous, c'est parfait.

C'était le moment de la parade pour mettre de l'avant ma création que mon amie porte. Avec le temps, j'ai travaillé avec beaucoup de modèle et peu savait quoi faire exactement pour mettre des vêtements de l'avant et pas tous avant le corps pour les mettre de l'avant. Avec Shanna, j'étais toujours satisfaite et ça lui plaisait drôlement de parader. Ce côté-là, c'était du bonbon, je dois l'avouer. Et puis, il réplique comme s'il ne comprenait pas. Je pense la tête sur le côté avec un sourire amusé. Je pince le tissu de sa chemise et je lui précise :

- Je design ça

C'était surtout une raison pour l'approcher et le toucher. J'ai peut-être un peu la main baladeuse à cet instant. Par la suite, il finit par apprendre mon nom. Le mystère est dévoilé, maintenant il va pouvoir me googler. C'est par la suite ma chanson et on se retrouve sur la piste de danse. Ce que l'on est exactement venu faire danser et trouver un mec potable. Ce n'est pas facile quand ils apprennent qui je suis, la plupart, me traite de folle ou sinon ils ont une idée d'invention à montrer à Nick. Sérieusement, je connais Nick, mais pas son côté professionnel. On ne travaille pas ensemble et les gens ne semblent jamais le comprendre. On fait la fête ensemble, mais je n'irais jamais le voir pour une invention ou une compagnie qui sort du cadre du party. Sinon, il faut tout passer devant Julian et Suzanne, c'est deux-là sont carrément des emmerdeurs de premières. Et oui ! Donc, au risque de passer pour une folle, c'est bien plus simple de refuser et de passer au suivant.

Maintenant, il danse de façon ridicule. C'est amusant et ça semble vrai. Pas comme le dernier ... Je me fais un peu allé la tête pour mettre de l'avant ma crinière blonde. Je mets mes bras sur ses épaules et je croise les mains derrière sa nuque. De cette façon, on est plutôt proche et il peut suivre mes mouvements de bassins. Il me demande si ma copine c'est mon garde du corps. Sur le coup, j'ai envie de lui répondre que c'est plus le contraire. C'est très amusant et je m'approche de son oreille pour lui parler.

- Elle a mauvais caractères, tu n'as pas besoin de faire un truc louche pour arriver à ce résultat !

Je me fais rire moi-même, c'est amusant. Shanna décide d'arriver et je saute sur place et l'empoigne pour danser de façon lascive. Je suis pas mal certaine qu'il apprécie le spectacle. Après un moment, je réalise qu'il est grand temps d'aller aux toilettes se repoudrer le nez. Je fais signe à Shanna en mettant mon index sur mon nez subtilement. Je me tourne pour que Steven nous accompagne et je me rends compte qu'il n'est plus là. Je me tourne vers la table, il ne semble pas être avec Terry. Sauf si Terry l'a englouti. Je me tourne vers mon amie avec une expression hébété en levant les mains vers le plafond. Il a disparu. Je n'en reviens pas, après un seul verre, c'est mon record ! Je soupire et je me retourne sur la piste de danse pendant que Shanna me tire le bras pour que l'on aille aux toilettes. C'est à ce moment que je l'aperçois avec UNE ROUSSE ! Non, mais C'est inacceptable ! Je décide d'aller me mettre entre les deux. Comme un serpent, je prends le peu d'espace entre les deux et je suis dos à la rousse. Je m'approche de son oreille en me mettant sur la pointe des pieds. Ma bouche touche presque le lobe de son oreille de ma voix la plus sensuelel avec un chuchotement très fort.

- Viens !

Puis je descends sur mes pieds et je lui fais un gros sourire et je fais aller mes sourcils vers le haut comme les mauvais acteurs dans les émissions jeunesses. La rousse a reculé et elle parle à ses copines en me pointant du doigt. J'ai une arme ultime dans mon soutien-gorge. Je sors le petit sachet avec de la poudre blanche en tournant le dos à la bande de filles jalouses. Juste l'idée d'une petite dose me fait glousser. Je me mords la lèvre du bas et je le questionne du regard. Après un gros millième de seconde à attendre sa décision, je décide pour lui et je glisse ma main dans la sienne en direction des toilettes. Il faut encore traverser le dancefloor avant de retrouver dans une salle une section avec des bancs et à cet extrême se trouve les deux portes marquées.

Elle m'explique enfin ce qu'elle fait. Le prix de leur ticket chez les elfes. Tandis que la brune basanée parade près de moi, je sens un pincement sur ma chemise. Je tourne les yeux vers la blonde pour croisé ses grand yeux bleus.  « Je design ça » me dit-elle. C'était donc ça. Elle est designer.

- Très joli

Dis-je sans même jeter un oeil à son oeuvre exposée par sa meilleure amie. J'étais obnubilé par elle à ce moment-là. Designer, c'est plutôt cool je dois avouer. L'avoir rencontrée dans un petit resto tranquille je l'aurais imaginée dans son petit bureau chez elle à coudre des vêtements. Mais ici, dans ce club avec la table VIP, la file d'attente .... Je comprends qu'elle n'a pas le genre de vie que j'aurais pensé d'une designer. Elle devait travailler pour une marque importante mais plus encore, elle était devenue quelqu'un dans son domaine. Une fille avec du succès. Du vrai succès. Pas comme les gens de la petite ville d'où je viens.

Sur la piste de danse, elle croise ses mains derrière ma nuque et je la suis sans problème. Je pose mes mains sur sa taille me disant que ça va m'aider. Ça me donne aussi une bonne excuse pour tâter sa taille de guêpe. Le contact que Terry avait eu aussi facilement, moi je le gagnais petit à petit. Je surveillais quand même la brune du coin de l'oeil. J'avais l'impression de poser les mains sur sa propriété. J'ai donc posé la question à la blague et Rebecca de me répondre : «  Elle a mauvais caractères, tu n'as pas besoin de faire un truc louche pour arriver à ce résultat ! » La bonne nouvelle tient. Je ris un peu.

- Bon, puisque c'est inévitable...

Dis-je plus à moi-même qu'à elle. Je la soulève en l'agrippant par la taille histoire de lui offrir un mini swing qui a duré quelques secondes à peine. Juste assez pour dire qu'on ne fait pas que se balancer de gauche à droite dû à mon laque de talent. Elle venait de m'annoncer que son amie allait m'emmerder peu importe ce que je fais alors, autant abolir les limites. Et sous cette pensée, je réalise que Becca et son amie dansent ensemble. Et elles dansent bien. Si je pouvais imprimer cette image, je l'aurais fait. Je les regarde un peu amusé, je paraissais naturel même si intérieurement, je savourais le tableau.

Après ça, la brune s'est permise de reprendre possession de son elfe. Sa présence commençait à me gêner. Il m'a suffit de regarder ailleurs un moment pour capter l'attention d'une fille qui aussitôt est venue me voir. Je ne me rendais même pas compte de ce qui se passait autours. La rousse enroule ses bras autours de mon cou et me regarde avec son sourire ..... jusqu'à ce qu'une petite tête blonde revienne vers nous. En la voyant s'immiscer dans l'espace inexistant, je lui décoche un petit sourire amusé. Je ne peux pas nier le fait que ca m'amusait qu'elle soit revenue me chercher. La rousse s'est permise de reculer d'abord en pensant que Rebecca voulait juste passer entre nous, puis la voyant me chuchoter quelque chose à l'oreille, celle-ci fronça les sourcils insultée qu'on vienne juste aborder sa prise. Et moi de juste la suivre sans chigner. Je dois avouer, quand elle m'a parlé à l'oreille, j'étais vendu. « Viens » me dit-elle. Je lui offre un sourire qui lui témoigne de mon amusement. J'hoche de la tête pour lui faire savoir que c'est bon, j'allais la suivre sans m'éloigner cette fois. Je remarque son air et fronce légèrement les sourcils à me demander ce qu'elle a en tête. Ses doigts glissent dans son soutien gorge pour en sortir un sachet contenant une petite poudre blanche. Je reste muet un moment. J'ai un air sérieux et mes yeux contemple le contenu du sachet. J'avais été en détox déjà pour ce genre de truc. Désormais, mise à part le weed, j'étais clean. Je n'osais pas dire non mais je n'osais pas dire oui non plus. Elle agrippe ma main et me tire avec elle. Je la suis. Nous nous retrouvons dans un couloir en attendant les toilettes. La brune s'avance vers la toilette des femmes et glisse sa tête dans l'embrasure de la porte et nous signale qu'il y a beaucoup trop de gens. Lentement, elle prend un sourire malicieux et ouvre la porte de la toilette des hommes. Contrairement aux femmes, nous les hommes, on ne traine pas dans les toilettes pour raconter nos vies ou se repoudrer le nez. On fait notre truc le plus rapidement possible et on fou le camp ce qui fait que la salle est plus vide que celle de notre genre opposé. La brune se glisse dans les toilettes et on peut l'entendre dire : « Bonsoir messieurs, ca vous dérange qu'on s'invite ? » je ne comprends pas ce qui se marmonne mais le ton semblait approbateur. Je comprends donc qu'on devait la suivre. Je rejoins l'amie détestable en compagnie de mon elfe. Une fois dans la pièce, nous découvrons la brune assise sur le comptoir du lavabo à discuter avec deux hommes. Il n'y avait qu'eux et nous. Les mains dans les poches, je reste près de Rebecca me demandant ce qui adviendra bien de moi à la fin de cette drôle de soirée. Je me demandais aussi comment j'allais faire pour ramener ma nouvelle rencontre chez moi sans que la brune diabolique nous suive. Sous cette pensée, je réalise qu'elle est distraite par sa nouvelle rencontre.

- Psst fis-je à Rebecca

Quand elle tourne les yeux vers moi, je lui offre un petit coup d'oeil vers les cabines juste à côté de nous avec un léger sourire complice. On y va ?

Oh, je jubile à l'intérieur à l'idée qu'il me suive. De peu et je le perdais au bras d'une rousse avec des souliers affreux. Elle s'habillait où celle-là ? Dans la garde-robe de sa mamie qui vit en Floride ? Je secoue cette pensée de ma tête. Ce ne sont pas toutes les mamies qui s'habillent mal. La mienne au contraire connaissait la valeur des tissus et comment bien paraître. Elle m'avait dit un jour « La première impression est ce qui compte le plus, ensuite tu fais ce que tu veux. Ils ont déjà une idée encrée de la personne que tu es, ton essence, quoi. ». Je trouvais cela malheureux et libérateur à la fois. J'appliquais ce principe bien souvent, surtout la partie où c'est possible de faire ce que l'on veut ...

Nous nous dirigeons main dans la main vers les toilettes avec ma meilleure amie. Shanna rapidement pris sa place et comme une anguille, elle discutait déjà avec les deux hommes qui avaient des yeux que pour elle. Je me dis que ça lui fait du bien d'avoir l'attention de deux autres britanniques qui ne sont pas collègues de travail avec nous. Ça va lui permettre d'oublier l'autre. Je me tourne vers Steven et j'émets un gloussement en comprenant où il veut en venir. Je rentre de reculons dans les toilettes en le tirant par le chandail. Je fais mon air aguicheur en lançant un dernier regard vers Shanna qui est bien occupé et couverte d'attention. Lorsque nous sommes les deux dans la petite cabine, j'enclenche le verrou en lui faisant un clin d'œil digne d'un Looney Tunes. Je m'apprête à l'embrasser puis, je pense à la toilette. Je jette en regard et je grimace en voyant les cernes ainsi que l'état pas très propre des lieux. Je décide de déposer le couvercle de la lunette pour couvrir le tout. Je me sens un peu mieux sans ce trou noir à côté de moi. Je décide d'enrouler mes bras autour de ma prise et j'avance tout doucement les lèvres pour l'embrasser quand je peux sentir la chaleur qu'il émet sur mes lèvres, je me rends compte que j'ai oublié quelque chose. J'ai oublié la raison pour laquelle on est dans des toilettes pas très propres.

- Attends, deux petites secondes.

Je dépose mon index sur ses lèvres en lui souriant de façon presque séductrice en déroulant lentement mes bras de ma superbe prise. Je prends la petite pochette que j'ai remis dans mon soutien-gorge. Je l'ouvre et j'y insère mon petit doigt. Ensuite, j'inspire par le nez la petite quantité de poudre qui se retrouve entre mon ongle et la peau de mon doigt. Je lève les yeux avec une nouvelle énergie vers mon compagnon.

- C'est top qualité, ne t'en fais pas.

Je n'attends pas vraiment pour passer à autre chose, je ne veux pas le forcer et c'est de la bonne qualité, donc ça ne me dérange pas de garder le contenu pour moi. Je décide de reprendre où l'on était, notre corps finit à être un contre l'autre dans l'espace exiguë. Je hoche de la tête à ce moment en signe d'approbation.

- C'est là que l'on était rendu, si je ne me trompe pas

Je me fais rire moi-même à ce commentaire un peu nerveux. Donc, tout aussi lentement qu'auparavant, je m'approche pour l'embrasser finalement. Je ne sais pas si nos lèvres se touchent à ce moment, je fais le saut et je tombe assis sur la lunette de toilette. Heureusement, que j'ai pensé à cette possibilité ! Sinon mes fesses seraient mouillées par cette eau pas tout à fait claire. Je soupire, c'est Shanna qui cogne pour avoir son fix à elle. Je me lève et j'aplatis mon corps contre celui de mon mec pour tendre à mon amie le sachet par-dessus la porte. Je l'entends se plaindre de quelque chose à ce moment-là, je ne comprends pas tout à fait. Je laisse ses paroles me passer par-dessus la tête. Sans préambule, je l'embrasse, je ne veux plus attendre. Je teste la marchandise, les fesses me plaisent et je découvre par la suite ses abdominaux. Je le regarde surprise avec un air d'admiration. C'est presque si je dois essuyer la bave qui coule sur le côté de ma bouche. Je me rassois sur la lunette des toilettes avec un air ébloui. Je l'approche vers moi en tirant par la boucle de sa ceinture. Je lève le chandail avec le même air ahuri. Je suis tombé sur ma baleine blanche ! Ou plutôt blonde, c'est encore mieux. Sinon j'aurais accepté poivre et sel.

Je m'apprêtais à faire des actions que je ne pourrais pas décrire quand j'entends la porte s'ouvrir d'un coup et ça gueule. Je lève mes pieds du sol et je passe un bras sur mes genoux pour les tenir en place. Avec mon bras libre, j'approche Steven par la taille, puis je lui fais signe de ne rien dire. C'est un des mecs de la sécurité qui est en train de sortir Shanna et les autres mecs de la pièce. Bien entendu, ce n'est pas légal de prendre de la drogue dans les toilettes et ce n'est pas des toilettes mixes. La boîte de nuit aurait des problèmes si la police faisait une ronde. Je me tiens droite en serrant mes genoux vers mon buste avec les yeux écarquillés en espérant qu'ils nous laissent tranquilles. J'ai quand même une pensée pour Shanna. Il ne faudrait pas qu'il la sorte du club sinon je vais le payer pour le restant de mes jours....

La musique retentissante faisait l'effet d'une batterie qui tambourinait sur les murs. Le rythme battait en sourdine à travers ceux-ci. Par-dessus, dans les toilettes de ce club, on entendait la mannequin glousser de plaisir devant ces deux hommes complètement sous son charme. Une bonne distraction pensais-je. Je la regardais faire un instant me disant injustement que les belles femmes l'avaient beaucoup trop facile avec nous, la gente masculine. Je sens alors deux mains tirer mon chandail, sachant déjà qu'il s'agissait de Rebecca, je suivais sans offrir aucune résistance. Non aucune. Je regardai par contre une dernière fois la basanée, juste pour m'assurer qu'elle ne nous voit pas. Juste être sûr qu'elle ne nous suive pas. On ne sais jamais avec ce pot de colle espagnole, ou mexicain, peu importe. Une fois coincés tous les deux dans la cabine de la toilette, je remarque que Rebecca présente une certaine gêne ou plutôt du dégout pour la propreté des lieux. Je vous dirais que pour ma part, je n'avais pas donné beaucoup d'importance à ce fait. Juste d'être dans une cabine avec cette fille, j'avais déjà franchi les limites des lignes chanceuses de la gente masculine. Le reste ne pourrait me freiner. Mais pas elle, elle prends soin d'abaisser la cuvette. Maintenant qu'on y est, je dois avouer que c'était franchement mieux pour l'ambiance. Et là, elle s'avance vers moi. Elle enroule ses bras autours de mon cou et m'embrasse. J'oublie tout. Je pose automatiquement mes mains sur sa taille et la tire vers moi doucement. Enfin, pensai-je. Mon cerveau venait de s'éteindre. Je n'étais plus qu'un robot obnubilé par ses désirs. Pas mieux que les deux autres dans la même pièce. « Attends, deux petites secondes. » Je la laisse se dégager de moi, un brin déçu. Quoi donc ? Je ne dis rien, je me contente d'attendre que mon heure bonbon revienne. Je suis ses mouvements des yeux et ne manque pas d'apercevoir la petite poudre blanche qu'elle sors d'un sachet et qu'elle aspire en moins de deux. En la regardant faire, mon pouls s'est accéléré. Mes pupilles se sont dilatées en l'espace d'une seconde. Je fixe la poudre blanche pendant un instant. Elle devait se questionner sur ce laps de temps car elle prit le temps de me rassurer : « C'est top qualité, ne t'en fais pas. » , le mot magique. Je prends son sachet et dépose un petit jet sur mon index à mon tour. Je prends un moment pour fixer la petite quantité de drogue qui se tenait maintenant à quelques centimètres de mon visage. J'entends le pouls de mon coeur résonner dans mes oreilles. Je l'entends qui bat vite. Le pauvre n'en peux plus de toutes ces tentations qui m'inondent. Il me supplie de plonger qu'on en finisse. C'est alors que d'un coup vif, je porte la poudre blanche à mon nez et l'aspire. Je ferme les yeux dans une expression crispée.

- Oh god ... lachai-je avec soulagement

Quel bonheur. Elle savait où se procurer la qualité. Je n'ai pas le temps de réaliser ce que je venais d'envoyer à mon cerveau que déjà je sens des mains langoureuses se balader sur mon corps. Inconsciemment, mon visage prends un léger sourire. Celui-ci, à peine formé, des lèvres s'y posent. Les miennes suivent les siennes. Mon cerveau de nouveau éteint. J'hoche légèrement la tête, satisfait que nous en soyons revenu là. Mes mains retrouvent leurs chemins sur le corps de la jolie blonde et prennent soins de le détailler. Ces mains-là n'étaient pas éteintes contrairement à ma tête. POW POW POW ! Je fais un grand sursaut, comme si une bombe venait d'exploser à côté de moi.

- Quoi encore ? Dis-je un peu impatient.

C'est la brune qui cogne. Évidemment. Elle veut sa part du gâteau en poudre blanche. Je fixe la porte de la cabine en grinçant des dents. C'était comme si je fixais violemment l'espagnole à travers le mur. Rebecca tend son bras par-dessus les remparts de la cabine pour partager son butin à son amie adorée. Celle-ci cogne de nouveau dans la porte. « Qu'est-ce que tu fou ? Magne-toi ! », je prends une expression bien écœurée de cette tête brune. Fort heureusement, le ressentiment n'a pas le temps de grandir que déjà les lèvres de Becca reviennent à moi. Oui, enfin. J'ignore en l'espace d'une seconde toute frustrations qui aient pu exister. Ses mains à elle me dévore. Elle me lâche un peu pour s'asseoir sur la cuvette et me tirer par la ceinture. J'échappe un petit soupire satisfait. Ok, cette soirée se passe de mieux en mieux. C'était bien plus que je n'aurais pu espérer pour un premier soir au pays.

- Ok, j'adore Londres dis-je à voix basse à moi-même.

Les filles ici sont bien plus dégourdies que celles de mon petit coin de pays en Amérique. Je contemple la blonde, ne voulant rien manquer. Vous savez ce sentiment, quand on attends quelque chose de bien ? Et que finalement, c'est pas du tout ça qui se passe. Une porte s'ouvre dans un grand éclat et on entend les cris de la brune qui se débat et qui se fait sortir de la salle par des gardes du club. Je ferme les yeux et pose une main sur ceux-ci. Mon pauvre cerveau qui s'éteint et qui se rallume et qui s'éteint. Cette brune incessante qui se met toujours entre moi et l'occasion de passer une soirée mémorable. Au moins, elle n'est plus dans les parages. Je retire ma main de mon visage quand je réalise que j'avais mon elfe pour moi tout seul, sans son pitbull espagnole. Après toutes ces défaites, enfin une victoire. Les gardes passent devant les cabines et cognent sur celles-cis. « - Tout se passe bien ici ? » demandent-ils. Je me place devant Rebecca pour la cacher, pour être certains qu'ils ne percoivent pas une petite blonde entre les fentes. J'échange un regard avec elle et lui fais moi aussi signe de ne rien dire. Je m'exclame aux gardes.

- Hé ho ! On peux pas faire sa besogne en paix ?

Le garde s'excusa et sortit de la salle. Je pousse un long soupire de soulagement. Je regarde Rebecca et lui sourit.

- Que dirais-tu qu'on se barre d'ici ?

Juste après avoir lâché cette phrase, je réalise que je n'avais pas encore loué d'appartement. Je venais d'arriver et j'ai déposé mes bagages chez ma soeur et son conjoint. J'ignore le prix des hôtels mais je ne suis pas bourré de tunes et j'ai l'impression que je ne pourrai jamais choisir une chambre qui soit à la hauteur de cette fille de la royauté Londonienne.

Je n'ose plus bouger en attendant la voix des gardes, puis je regarde mon mec. Je réalise que Shanna est disparue avec la poudre. Mes yeux s'écarquillent lorsque cette pensée me frappe de plein fouet. Je me retiens de mentionner quoique ce soit à ce moment. Les gardes de la boîte de nuit se sont peut-être déjà le sachet dans leur poche. Ça ne serait pas étonnant qu'il ait vérifé sur toutle corps de Shanna. Lorsque finalement ils décident de sortir, je pousse un énorme soupire. Être barrée de la place, il me resterait que des endroits minables où célébrer. Je suis malheureusement déjà barré de quelques endroits et mon blason est loin d'être redoré. La nouvelle collection de Black and White n'aidera certainement pas ... Je me dis à cet instant que je méritais réellement de me ressourcer dans un spa ou à Ibiza. Je lève mes yeux vers lui, il a déjà une présence rassurante. C'est fou de penser ça si tôt, mais on doit être fait un pour l'autre. C'est une question de temps avant que l'on devienne plus un pour l'autre. Je pris un air triste en exagérant mon sourire qui était à l'envers.

- On ne peut pas, Shanna a le sachet !

Dis-je avec un air défenseur en m'imaginant déjà former une révolution à Cuba. De la poudre pour tout le monde; deviendra mon slogan !

- Il faut la retrouver, elle va vouloir se plaindre ! Je ne peux pas l'abandonner.

Je suis décidée et en disant cette phrase, je saute sur mes deux pieds et des talons aiguilles, ce n'est pas fait pour ça. Je m'accroche à ses épaules lorsque je perds l'équilibre l'espace d'une seconde.

- Au téléphone, ça me donne mal à l'oreille ...

J'hausse les épaules en avouant ma défaite. J'entends quelque chose vibrer dans ma petite pochette déposée sur la cuvette de la toilette. Je l'ouvre et je vois que j'ai déjà plusieurs messages et appels manqués. Je décide d'écouter le premier sur haut-parleur. Ce n'est pas Shanna, mais ma patronne Suzanne qui me dit qu'elle va m'envoyer un courriel avec les modifications à faire. Je fais semblant de me faire vomir. Jamais je n'oserais faire ça devant Suzanne parce que je n'ose même pas imaginer ce qu'elle pourrait bien me faire par la suite. Puis, il s'agit de Shanna qui me commande de la rejoindre à tel endroit. Entre les cris, les deux hommes qui parlent, la circulation et les insultes en espagnol, je ne comprends pas vraiment d'où il s'agit. Je fais une grimace.

- Tu as compris quelque chose ?

Le message suivant commence et c'est encore Shanna. Je décide d'embrasser mon partenaire de toilette. Je me rappelle plus où l'on était rendu. Je déplace mes mains sur lui comme s'il m'appartenait. Puis, je repense à ses abdominaux, cette palette de chocolat. C'est à ce passage que l'on avait été dérangé. Je mets ma main sur la boucle de sa ceinture. La musique de fond était un mélange de mon téléphone qui continuait à passer mes nombreux messages vocaux et l'ambiance du club en sourdine. Je l'embrasse dans le cou et je descends un peu pour l'embrasser où la clavicule débute. C'est à cet instant précis qu'un éclair de génie s'abat sur ma petite personne. J'agrippe son chandail de mes deux mains et je pousse un « oh » en regardant du coin de l'œil mon téléphone.

- Chez moi ? J'ai une cachette secrète pour les mauvais jours

Dis-je avec un sourire mystérieux. Je le vois le petit sachet dans mon mini coffre-fort que mon père m'a livré en me disant que c'était important d'avoir une façon de conserver les papiers importants contre le vol et le feu. J'y avais mis mon passeport, un rouge à lèvres d'une valeur inestimable, mon journal intime et les plans pour ma robe de mariage.

- Sûrement de la vodka et de la glace

Ajoutai-je avec un petit hochement de tête espérant le convaincre de me suivre dans mon appartement. J'étais déjà prête à sortir de la cabine, mais il me bloquait le chemin. Je me demandais un instant si c'était un lieu dans ma liste d'endroit où le faire. Je jetai un regard sur le plancher avec un air de dégout et j'exagérai mon expression en me retournant vers la cuvette. Je décidai d'ajouter un commentaire pour le faire rire.

- C'est plus beau chez moi.

Des cris, une voix incessante qui disparait. Et puis le calme. Aussi calme qu'on puisse être dans les toilettes d'un club. Une petite victoire contre le Goliath du mannequinat ou presque .... « On ne peut pas, Shanna a le sachet ! » Moi qui pensait pouvoir me sauver avec mon elfe. C'était raté. Et elle parlait d'aller retrouver son pitbull espagnol pour récupéré son sachet. Je mime un petit sourire forcé, les lèvres pincées. « Il faut la retrouver, elle va vouloir se plaindre ! Je ne peux pas l'abandonner. » Oui on peut. On peut très bien. La coke était bonne mais on va se le dire, je suis prêt à m'en passer plutôt que de gâcher mes chances avec la jolie blonde. Avant que je ne puisse protester, mon elfe manque de perdre l'équilibre et s'agrippe sur moi. Je la rattrape aussitôt et lui fait mes yeux doux espérant l'amadouer mais même à distance, l'agace brune conserve son emprise sur elle. Le téléphone vibre de plus belle sur la cuvette de la toilette. Même moi j'ai le goût de décrocher rendu là ! Dieu merci, Rebecca vérifie son téléphone et contemple la multitude de messages qu'elle a reçu dans les dernières minutes. Et moi qui croyait que ma soeur était spéciale .... J'ai tout vu. Caithy à Londres, parmi les siens. Nous écoutons tous les deux les messages sur son téléphone. Je me penche pour bien entendre, l'appareil se tenait désormais entre nos deux têtes penchées vers lui. Le premier message semblait plutôt formel. J'ignore qui est cette dame au bout du téléphone mais ca a l'air sérieux. Elle demande quelque chose à Rebecca et avec le ton qu'elle a, on dirait qu'on va en payer de sa vie si on foire. Je ravale ma salive dans un glutinement bien perceptible. Rebecca en revanche fait semblant de vomir, nullement apeurée. À croire que cette petite elfe blonde n'a peur de rien. Le second message arrive. On entends des bruits étouffés, des coups, des gardes essouflés et les cris bien accentué d'un ton hispanique. Je lève les yeux vers le haut. Je réalise que les bonnes choses doivent forcément avoir leur anicroches. Cette anicroche-ci est brune. C'est pour ca qu'on dit que y'a jamais rien de parfait. J'ai bien compris l'attrape merci. « mademoiselle arrêtez, mais vous allez vous faire mal » « Puta madre ! Becca !!! Rejoins-moi à la sortie ! La sortie là ! Je t'y attends AVEC DES TROUS DU CULS !» À la fin du message je pousse un long soupire pénible car je sais qu'on va devoir y aller. Rebecca se tourne vers moi et me demande un peu perdue. « Tu as compris quelque chose ? » Un brin d'espoir se dessine sur mon visage. C'est vrai que son message n'était pas très clair. J'hausse les épaules innocemment dans l'espoir qu'on prenne la mauvaise sortie et qu'on abandonne le projet.

- On va sûrement trouver, avec une voix pareil on va vite la repérer j'en suis sur dis-je hypocritement avec un petit sourire de ''bon gars''

Je songe déjà à cacher le téléphone de la blonde pour lui faire croire qu'elle l'a perdue de sorte que la brune ne puisse plus me pourrir la vie par tous les moyens possibles existants. Plus chiant que ma soeur, ca existe. Je le sais aujourd'hui. Rebecca se jette sur moi et moi, je dis pas non. Je la prends sur le coup et j'oublie tout. Je la serre contre moi dans un élan passionné subit. Pas besoin de contexte ou de se mettre à l'aise, avec cette fille, ca se trouve en deux secondes. BIIIIIIIPPPP ! Le téléphone annonce un second message ..... Une veine nerveuse apparait dans mon cou. La voix de la brune continue de percuter l'air ambiant. Rebecca continue de m'embrasser. C'est un beau cocktail de choses plaisantes avec une voix déplaisante en arrière-plan. Tantôt je souris de plaisir, tantôt je grimace. Je finis par agripper la blonde et l'accoter contre le mur de la cabine, la soulevant contre mon corps. Je l'embrasse à mon tour en tentant d'oublier le son en arrière-plan mais c'est pas possible. Tout d'un coup, elle me fait sursauter en agrippant mon chandail avec ses deux mains et en me fixant de son air perçant. « Chez moi ? J'ai une cachette secrète pour les mauvais jours » J'hoche automatiquement de la tête avec un sourire satisfait. Oui, chez elle, là tout de suite. Elle finis par m'offrir d'autres arguments pour me convaincre. Je ris un peu.

- Tu m'avais déjà convaincu à ton Oh ! dis-je en essayant d'imiter son expression de tout à l'heure. Elle qui est extrêmement expressive, je ne lui arrive nullement à la cheville avec mon imitation.

Je me pousse un peu et lui ouvre la porte pour la laisser sortir. Je prends son téléphone au passage et le glisse dans la poche arrière de mon jeans. Au départ, je pensais le jeter dans les toilettes mais pour être honnête, la fille était beaucoup trop sympa pour que je lui fasse un coup du genre. Je le laisserai chez elle tout à l'heure. Je la suit hors des toilettes. En sortant, des hommes de la sécurité croise mon regard et se rendent compte que je sors avec une fille. Quand ils s'apprêtent à venir dans notre direction, je donne quelques petites poussées dans le dos de Rebecca pour la presser.

- Heummmm, vite vite on doit se barrer.

J'agrippe sa main et je pars à la course entre les gens. Nous avons du mal à passer entre les gens. Je lui fais signe de se hisser sur mon dos. Petite comme elle est, elle ne doit pas peser des tonnes. Nous nous dépêchons de sortir du club. En sortant je la dépose par terre et je la regarde un moment avant de rire un peu. Malgré tout, je m'étais bien amusé. Ce n'était pas dans mon petit village du Nord que je vivrais une aventure pareille. Je regarde déjà dans la rue pour nous choper un taxi mais celui que je vois me passe devant malgré le fait que je lui ai fais signe de manière visible.

- Ce sera pas long, je m'en occupe

J'espérais me dégoter un taxi rapidement qu'on puisse partir et oublier la brune derrière nous.

Que d’émotions aujourd’hui dans la boîte. J’ai trouvé un beau mec qui semble intelligent et américain. C’était difficile entre tous les différents bruits de bien comprendre ce que Shanna disait. Et ça me tentait plus ou moins de la retrouver pour rentrer dans un autre club. Ici, en plus, il y a Terry. Mon nouveau mec me convainc un peu d’aller la retrouver. C’est vrai qu’avec les talons qu’elle portait, elle ne marche pas très rapidement. En la connaissant, elle doit encore être en train d’insulter les mecs qui l’on foutu dehors. De plus, ça serait mieux pour ma bonne conscience surtout que la pauvre est démolie par sa rupture. Que dieu maudisse les Julian Mayers de ce monde ! En mettant du contenu sur internet idéalement. Mon souhait pour Noël serait un petit scandale sexuel pour Mayers. Où je pourrais enfin me rincer l’œil, idéalement petit papa Noël.

Je hoche de la tête en direction du beau blond, quelle bonne personne qu’il est pour une inconnue et moi qui pense qu’à ma conscience sans compter qu’il s’agit de ma meilleure amie. Puis, on s’embrasse un peu dans cet endroit inconfortable jusqu’au moment, je réalise que chez moi ça serait bien mieux. Je me mets à rire lorsqu’il tente de reproduire mon expression. Je hoche de la tête de façon désapprobatrice, mais en étant amusé par le petit jeu de séduction qui s’exécute dans un lieu pas très propre. Puis, finalement, on sort et qu’elle sortit !

Les talons aiguilles, c’est l’idéal pour draguer. Cependant, pour la course les baskets restent l’ultimes choix. J’essaie d’accélérer le pas tout en regardant pour que mon talon ne se coince pas en quelque part ou que je perde l’équilibre en glissant sur une flaque d’alcool. Finalement, je dois ajouter que c’est un gentleman cd mec. Je monte sur son dos sans me le faire proposer une seconde fois.

En remettant mes pieds sur le ciment, j’éclate de rire avec lui. C’était toute une expérience. Je décide de sortir de ma pochette un miroir pour faire des retouches sur mon maquillage en attendant qu’un taxi veuille bien de nous. Je ne remarque pas qu’il manque mon téléphone. Je fais juste voir que j’avais mis un condom au cas où je serais chanceuse. On est en plein centre-ville, je décide de lui prendre la main.

- Vient on va marcher un peu.

La vie est vraiment différente ici. Ce n’est pas comme à New-York où les gens sont pressés et impolis. Les gens sont sympathiques et s’amusent en fumant et buvant à l’extérieur des bars. Bon, c’était beaucoup plus excitant au Japon, mais je pense que c’est dû au dépaysement plus qu’autre chose. Je lui prends le bras et je vais en direction de chez moi. Je sors un petit paquet de longue cigarette de ma pochette. Je mets une cigarette entre mes lèvres et je l’allume. Je me tourne vers lui.

- Je ne devrais pas, mais quand je bois, c’est plus fort que moi. Tu en veux ?

Je hausse des épaules comme s’il s’agissait de quelque chose hors de mon contrôle. Pourtant, c’est bel et bien le cas. Auparavant, je pouvais m’en passer, mais c’est tellement fréquent de voir des personnes fumées que l’envie est dure à combattre. Nous faisons quelques pas et je vois un taxi qui nous dépasse. Je saute sur place et je lui fais signe avec les mains de façon exagéré. Je lance ma cigarette au sol lorsque celui-ci s’arrête. En lui empoignant la main, je me dirige rapidement en direction du taxi en ayant en tête le petit bout de latex dans ma pochette. En s’assoyant, je donne les directions au chauffeur pour que l’on se rende à mon appartement. Puis, je lui saute dessus. Pourquoi attendre ? Je l’embrasse à pleine bouche. C’est beaucoup plus confortable comme option que la ruelle que j’avais vue. Peu à peu, j’oublie complètement Shanna. Après tout, il n’y a plus de téléphone pour me rappeler qu’elle nous attends …

Je voyais enfin la fin. Je me trouverais sous peu devant les portes du jardin d'Eden et j'appréhendais ce moment. Elle me prit la main pour m'inviter à marcher avec elle. Je la suis sans chigner. Mon père soupirais à me voir aussi obéissant, moi qui avait décroché le titre d'enfant rebelle. Je ne l'étais pas tant mais avec une soeur comme la mienne, le pape aurait un profil de délinquant. Elle se tire une cigarette et m'en propose une. À sa question, je prend le temps de la regarder et je lui vole la sienne pour prendre une bouffée tout en regardant le ciel étoilé. Je garde la tête en l'air et souffle la fumée avant de lui redonner son bâtonnet empoisonné. La belle blonde fini par nous décrocher un taxi. Toujours serein, je m'arrête pour la laisse entrer jusqu'à ce que je sente une vibration dans la poche arrière de mon jeans. Je fais de grands yeux en comprenant qu'il s'agissait sans nul doute de ce cauchemar hispanique. Un peu plus et je commençais à penser que Becca avait inventer cette chose à titre de robot garde-du-corps. On ne peut être aussi grande et aussi maigre et aussi brune tout en étant humain. C'était un robot. Forcément. Pas de sentiment. Aucune empathie pour un homme en manque de sexe. Un robot décidément. Sans aucune hésitation, je tire le téléphone hors de mon jeans et je le laisse tomber au sol avant de m'introduire dans le véhicule. Bon débarras ! Une fois dans le taxi, je me fais attaquer agréablement par la jolie blonde et je me donne à coeur joie. J'agrippe sa jambe à la hauteur de son genou et je la tire vers moi de sorte à ce qu'il n'y ai plus d'air entre nous. Le véhicule ne démarrait pas. Le chauffeur se retourna vers l'arrière pour nous regarder un moment. « Excusez-moi » N'arrêtant pas ce que je fais, sans même détacher ma langue de la bouche de mon elfe, je fouille nerveusement dans une poche de mon jean pour tendre deux billets au chauffeur. Je ne regarde même pas leur valeur. Si ce pauvre homme avait su tout ce que j'avais traversé pour en arriver là, il aurait conduit à la vitesse grand V jusqu'à chez Rebecca. Il prend les billets, roule des yeux et se retourne vers l'avant. Il abaisse un peu son rétroviseur, pas trop certain s'il appréciait la vue ou s'il la méprisait. Quoi qu'il en soit, il appuya sur la pédale et fit avancer son engin à l'adresse que lui avait dicté la designer en entrant. Je ne supportais plus l'attente mais j'essayais de ne pas trop le montrer. Je jouais le gars patient et gentil mais à l'intérieur je bouillais. On arrive enfin chez elle. Je la suis tout en ne pouvant m'empêcher d'avoir une main sur elle. Il était temps qu'on arrive. En tant normal, je lui aurais proposé de juste la raccompagner (avec une intention purement hypocrite) ou encore de la border mais à la regarder, elle n'avait pas l'air du genre de fille à vouloir jouer ce petit jeu. J'étais convaincu qu'elle partageais mes intentions et qu'on avait pas besoin de se le cacher. J'essayais d'avoir l'air désinvolte mais j'appréhendais le moment. En plein couloir, je l'ai attrapée pour l'embrasser, la soulevant contre le mur et je m'y adonné de plus belle à nouveau contre la porte. Par contre, Becca n'eut même pas besoin de sortir ses clés que la porte semblait ouverte. J'étais confus sur le coup. Je pousse un peu la porte et y entre le premier, posant un bras protecteur devant Rebecca au cas où un cambrioleur se serait introduit. En entrant dans l'appartement je me calme très vite en attendant les plaintes d'une voix plus que familière. Rendu à ce point, je n'étais aucunement surpris de voir apparaitre le cauchemar de la Colombie en personne. La brune se tenait là avec la concierge qui lui avait évidemment ouvert la porte. Elle se mit à crier. « BECCA ! Dios mios ! Où t'étais ?! Tu ne répondais plus à mes appels !!! » Elle se retourna vers le concierge comme pour justifier son consentement à la faire entrer. « Elle me répond toujours ! » Elle s'avança vers la jolie blonde et la serra contre elle. « Oh ! J'ai eu peur ! Oh mamasita » En se décollant un peu d'elle, elle lui vola un petit baiser sur les lèvres avant d'entourer ses bras autours de son cou. Elle se retourna vers la concierge et changea de ton radicalement. « C'est bon, elle n'a rien finalement vous pouvez y aller » La pauvre employé chargée de l'entretien poussa un long soupire, décidément épuisée par ce réveil brutal et surtout, inutile en fin de compte ..... Lorsque la pauvre femme eut quitté, je réalisa que la brune me fixais. Elle me désigna la porte du regard. Je regarde automatiquement la petite blonde.

- Est-ce que tu crois qu'on pourrais remettre ça sans tout le .....

À mon tour, je désigne son amie du regard. Je me disais que cette amie parasite demeurait un détail et qu'elle ne saurait me pourrir la vie à tous les coups. La blonde me rejoignais à un point tel, ça valait la peine de souffrir un brin.

C’était enfin excitant une soirée qui s’annonçait amusante sans plus prenait tout un tournant. J’avais rencontré quelqu’un et il payait le taxi sans quémander quoique se soit. Je le tirai vers moi encore plus à ce moment. Si seulement j’avais eu une idée de ce qui m’attendait à mon appartement, le chauffeur aurait obtenu un gros bonus et une route un peu plus longue. On aurait fait sa plus rapidement disons… Malheureusement, je me retrouvais dans une tragédie de Shakespeare. S’il avait été question de gens de peu de vertus se rencontrant dans un bar et que le point culminant de l’histoire était le coïte. Une histoire d’amour plus moderne qui finit en drame….

Donc très impatiente d’atteindre le lit, je n’attends pas d’être arrivé à la porte. Elles sont dans mes mains, bien avant. Arrivé devant celle-ci, je prends un air perplexe, la porte semble entrouverte. Mon mec passe devant moi tel un gentleman, je soupire de désespoir ce n’est pas normal et j’ai encore plus envie de me retrouver dans les draps avec lui. Je regarde un peu la poignée et elle ne semble pas être forcée, mais bien débarrée. Je vous avoue que je commence à comprendre ce qui se passe et je roule des yeux. Pour une fois, que c’était moi la chanceuse du lot. Je me fais enlacer et des reproches aussi rapidement que je reçois un baisé de mon amie. Je suis sur le choc bien que je commençasse à me dire que mon amie ne me laisserait jamais disparaître par un kidnappeur. Ma belle amie était le pire cauchemar de n’importe quel « stalker » qui pouvait se trouver sur ma route.

- Comment…tu as fait? …

Répondis-je surprise qu’elle soit arrivée avant nous deux. Si au moins, on avait eu un petit cinq minutes seuls. Les toilettes du bar me semblaient plus propices à l’acte maintenant. Quand elle mentionne que je ne lui répondais plus. Je réalise avec de gros yeux ronds que je ne l’entends plus depuis un moment. Je me tâte le corps au complet et je regarde dans ma petite bourse, je ne le retrouve pas.

- Mon téléphone !? Je ne l’ai plus !

Je me tourne vers le seul mec dans la pièce avec un air de panique sur le visage.

- Il doit être au bar ?

Je lève les yeux en me plaignant un peu. J’enlace mon amie et dépose ma tête dans son décolleté.

- Ma vie était dessus …. C’est le 3e cette année !

J’entends vaguement ce qu’il me dit pendant que je me plains. Je soupire et relâche l’étreinte réconfortante de mon amie. Sur le petit meuble de l’entrée, je prends la première carte sur la pile. Je prends un petit air battu et je lui tends la carte professionnelle.

- Tu devrais pouvoir me rejoindre au bureau.

La fin d'une quête épique. Un échec de cette dite quête. Un héros sans son butin. Et mon opposante qui enlace la fille que je venais de rencontrer. Quand on y pense, il fallait s'y attendre. Si une fille comme Rebecca est encore célibataire, c'est qu'il y a anguille sous roche. Et cette anguille se tient là juste devant moi et elle a la peau bien basanée. Rebecca finit par demander à son âme soeur comment elle a fait pour arriver avant nous ce qui s'avère être une bonne question. Son amie détestable finit par détourner le vrai sens de la question en rétorquant simplement que la blonde ne répondait plus à ses messages. C'est évident tout ça. Mais bon, ce tournant de conversation se tourne désagréablement vers l'épisode du téléphone, duquel je suis purement responsable. Rebecca se tourne vers moi désemparée. « Mon téléphone !? Je ne l’ai plus ! » Ce revirement était tellement subit que je n'ai pas eu le temps de préparer mon expression mensongère. Je l'ai regardée surprise, les épaules haussée.

- Hé ben .... Ah ! Tu l'aurais perdu ? Hé ben !

Et je me dépêche de regarder ailleurs pour ne pas avoir l'air trop subtil et finir par m'avouer coupable au travers de ma fausse expression mal calculée. Mentir, ca demande de la préparation. Quand votre soeur est policière et que vous fumez de l'herbe, vous finissez par comprendre que vos mensonges demandent de la préparation. Celui-là ne l'était pas. Je leur tourne même le dos pour faire semblant d'admirer la pièce. On comprend qu'on se tient là chez une designer, une vraie. L'observation de son appartement me tire des expressions encore plus étranges que ma mascarade, je finis donc par me retourner de nouveau vers les deux femmes pour connaitre la suite des évènements. Un brin d'espoir dans le coeur. Un brin qui mourrera rapidement en croisant le regard de l'anguille exotique. J'ai compris. Je ne suis pas le premier prétendant qui croise son chemin. Je ne serai pas le dernier. Ce pitbull hispanique n'en était pas à son premier chiffre de garde. Elle devait savoir qu'elle était si détestable que son amie finirait par la laisser tomber un jour, quand elle rencontrerais quelqu'un de mieux. Cela expliquait probablement son enquiquinement possessif. Elle avait trouvé quelqu'un capable de l'endurer. Valait mieux protéger son butin comme le ferait un vil dragon. C'est bon, l'anguille, je te le laisse ton petit trésor, pour aujourd'hui. Rébecca me tend sa carte. Je la prend avec un léger sourire et je croise le regard de la jolie blonde et lui offre un sourire.

- On se reverra

Dis-je sans plus pour ne pas attiser les flammes de l'espagnole à ses côtés.

- Bonsoir mesdames

Je leur tourne le dos et quitte sans plus tarder. Une fois la porte fermée j'ai un flash. Le téléphone, je sais où je l'ai laissé tombé et je venais de me dégoter une bonne occasion de remporter la manche. Je cours donc dans le couloir, jusqu'à l'entrée, jusque dans la rue, jusqu'au club. En arrivant dans la rue exacte où je l'ai laissé tombé, je croise un sans abri qui semblait se relever de l'endroit exacte où j'ai laissé l'appareil. Je lui saute dessus, desespéré et je me mets à le secouer de toutes mes forces.

- LE TÉLÉPHONE ! DONNE-MOI LE TÉLÉPHONE QUI ÉTAIT LÀ GROS POURRI !

Le pauvre homme vivement secoué lève les mains dans les airs. « Quoi ?! Hein ! Qu'esss ... T'as fumé pauvre type ?! Ce ... Ce téléphone là ?! » finit-il par articuler en pointant difficilement le sol où se trouvait toujours l'appareil de Rébecca. À une heure pareil, les rues n'étaient pas fréquentées, personne n'avait encore vu l'appareil. Enfin, personne à l'exception de moi et ce pauvre homme à qui je faisais vivre les exercices spatiaux des navettes mais sans l'aspect amusant et gratifiant de la chose. Je me raidis d'un coup et je cesse tout mouvement. Je m'arrête et relâche le pauvre homme gêné. Un jugement hâtif, ça ressemble à ça.

- Ah ... Désolé m'sieur. Bonne soirée hein

Ce à quoi ma victime rétorque un : « Ouais bonne soirée connard ! » . Je l'ignore complètement et je me dirige vers le téléphone de Becca pour l'empoigner. J'aurais bien envoyé un message à son âme soeur pour signaler que j'avais retrouvé le téléphone mais il y avait un code. Il me faudra donc le lui redonner en mains propres. C'est gagné.